
Chémini Atséret et Sim’hat Torah : l’outil qui préserve notre lien avec D.ieu
Les fêtes de Tichri culminent avec la journée de Chémini Atséret. Les sages ont également instauré la fête de Sim’hat Torah ce jour-là, lorsque nous terminons le cycle annuel de la lecture de la Torah. Les commentateurs se demandent pour quelle raison les sages ont décidé de faire coïncider la fin du cycle des Parachiot avec cette fête en particulier. Pour répondre à cette interrogation, penchons-nous tout d’abord sur l’essence de Chémini Atséret.
Nos Sages proposent une analogie pour faire la différence entre Souccot et Chémini Atséret. Ils comparent Souccot à un grand festin, auquel tous les serviteurs du roi sont conviés. À la fin du banquet, le roi invite ses amis les plus intimes à un dernier repas. De la même manière, pendant Souccot, nous approchons soixante-dix vaches à Hachem, en parallèle aux soixante-dix nations, tandis qu’à Chémini Atséret, nous n’en apportons qu’une, pour le peuple juif – ceci, afin de montrer notre lien unique avec Lui. En donnant Ses instructions, Hachem dit au peuple juif : « Il M’est difficile de Me séparer de vous, restez encore un jour. » Chémini Atséret est donc un jour supplémentaire dédié entièrement à notre relation avec Hachem.
En revanche, le jour de Chémini Atséret, il n’y a ni Mitsva de Arba Minim, ni Mitsva de Soucca, parce que ces « outils » ne sont pas nécessaires pour nous sentir proches d’Hachem, le lien est intrinsèque. Après les deux jours de Roch Hachana, Yom Kippour et les sept jours de Souccot, l’individu est censé s’être rapproché d’Hachem au point qu’il n’a pas besoin d’éléments extérieurs pour développer et ressentir cette proximité. C’est pourquoi il n’est pas nécessaire de rajouter des Mitsvot à Chémini Atséret.
On peut à présent comprendre pourquoi le jour supplémentaire de fête soulage la douleur causée par la séparation entre Hachem et le peuple juif. Le Sifté ’Haïm explique que cette journée sans aucun outil extérieur nous montre qu’il n’y a en réalité aucune séparation. Par ce lien privilégié avec le Klal Israël, Hachem nous montre qu’il ne faut pas que les Mitsvot de Soucca ou de Arba Minim soient effectuées en permanence, pour pouvoir être proches de Lui. Nous sommes constamment liés à D.ieu et Il souhaite que nous nous rapprochions de Lui.
Il existe un « outil » indispensable pour préserver ce lien avec Hachem – c’est la Torah. Sans elle, il est impossible de construire une relation avec D.ieu. En effet, la Torah est l’intermédiaire par lequel Hachem communique avec nous, c’est grâce à elle que l’on peut savoir ce qu’Il veut de nous, comment Il voit le monde. On comprend donc pourquoi les sages ont choisi de faire coïncider la fin du cycle de lecture de la Torah avec la fête de Chémini Atséret. C’est le jour qui nous prouve que nous ne sommes jamais séparés d’Hachem. Nous pouvons être liés à Lui à tout moment, à travers la Torah. Ainsi, nous exprimons notre joie de la Torah en ce jour, pur nous rappeler qu’en continuant de l’étudier, nous maintenons notre proximité avec Lui, toute l’année durant.
On peut, pour développer notre amour pour la Torah, chercher les domaines ou les manières d’étudier qui nous attirent le plus. Chacun doit étudier d’une façon qui lui plaît, afin de pouvoir investir le maximum d’efforts et en profiter au mieux.
Sim’hat Torah est le jour où l’on montre notre joie intense d’avoir la Torah. Puissions-nous développer cette allégresse et l’expérimenter tout au long de l’année.
