LAG BAOMER

Rabbi Chimon bar Yohaï

Lag Baomer, ou 33ème jour du omer, c’est avant tout une date importante du calendrier hébraïque connue comme étant la Hiloula – jour anniversaire du décès – de notre maître de mémoire bénie, Rabbi Chimon bar Yohaï.

Un jour funèbre curieusement célébré par l’allumage de feux de Bengale, et l’étude des enseignements talmudiques de Rabbi Chimon ainsi que de son œuvre maîtresse, le livre de lumière « le Zohar ».

Mais n’est-ce vraiment que cela ?

Pour quelles raisons se réjouit-on de ce décès lorsqu’on a pour coutume de prendre le deuil pour nos défunts, et a fortiori durant une période connue aussi pour l’épidémie tragique qui frappa les 24 000 élèves de Rabbi Akiva, période décrétée par la grande Assemblée du deuxième Temple comme deuil pour la nation ?

Pour répondre à ces questions, il nous faut revenir sur quelques points historiques précédant cette période et ainsi mieux comprendre toute l’ampleur et l’importance de Lag baomer.

Dès le lendemain de la sortie d’Égypte, D.ieu nous ordonne de commencer le décompte des jours du omer, c’est-à-dire à partir du deuxième soir de Pessa’h jusqu’au jour de Chavouot (fête du don de la Torah), pour nous préparer au cadeau sublime qu’est la Torah. Raison pour laquelle le Talmud ainsi qu’un certain nombre de décisionnaires, tel que le Rambam, nous expliquent que la période du omer était en réalité une période de ‘hol hamoéd (demi-fêtes) entre Pessa’h et Chavouot.
Depuis, ces jours de demi-fêtes furent respectés par la globalité des enfants d’Israël et instaurés comme époque de l’année propice aux fiançailles et mariages tel que nous le rapporte Chlomo ha-mélékh dans le Cantique des cantiques. Bien des décennies plus tard, durant la période du omer, à l’époque du second Temple, les 24 000 élèves de Rabbi Akiva furent décimés par la maladie car ils n’avaient point d’amour et de respect les uns pour les autres.
Une tragédie nationale d’une telle ampleur qu’elle transforma cette période de fête en période de deuil prohibant même les mariages alors qu’il s’agissait depuis la sortie d’Égypte de l’ère nuptiale par excellence de notre calendrier. Ce deuil, représentait bien plus qu’une mort d’hommes.
Le Talmud nous rapporte que 43 élèves morts à ce moment-là avaient le niveau de connaissances en Torah de Moché Rabbénou (et non son niveau en prophétie) ; s’ils avaient sut surmonter, ainsi que l’ensemble des 24 000 étudiants en question, l’épreuve de la haine, de la jalousie et de la médisance, nous aurions pu bénéficier d’une loi orale plus dense, plus riche en enseignements, car chacun de ces élèves auraient eu, à son tour, des élèves, etc.
Mais au lieu de cela, le traumatisme fut si grand que la Torah se fit oublier par l’ensemble du peuple d’Israël, tel que le Talmud le précise dans le traité Yébamot page 62b. Cela prendra des années avant que Rabbi Akiva, après avoir réuni dès la fin de l’épidémie dans le sud du pays cinq élèves d’un moindre niveau par rapport aux précédents, réussit grâce à ces cinq étudiants à réinstaurer un niveau de connaissances en Torah et à refaire comprendre au peuple élu l’importance de l’étude de cette dernière.
Vous l’avez bien compris, Rabbi Akiva et ses disciples furent à partir de ce jour les piliers du judaïsme et les gardiens de la loi orale. Mais à quelle date précisément Rabbi Akiva choisit ses cinq nouveaux élèves et les nomma par la suite à cette même date grands maîtres ?
Le 33e jour du omer, « Lag baomer » ! Ainsi, ce jour fut connu comme marquant la fin d’un funeste évènement et le renouveau de l’enseignement oral, raison pour laquelle cette date représente de façon emblématique le don de la loi orale, car de ce grand maître et de ses cinq élèves émanent l’ensemble des enseignements talmudiques que nous possédons à l’heure actuelle. Des enseignements reçus sur le mont Sinaï mais ayant été oubliés, comme nous l’avons expliqué précédemment. Les cinq disciples en question n’étaient autres que Rabbi Chimon bar Yohaï, Rabbi Meir ba’al haness, Rabbi Yéhouda bar Ilaï, Rabbi Eléazar ben Chamoua et Rabbi Néhémia.
Ces élèves devenus grands maîtres n’auront de cesse de vouloir réparer la faute des 24 000 élèves défunts de leur maître par leurs actes et enseignements. Raison pour laquelle, Rabbi Chimon, après s’être prononcé en comité restreint contre l’envahisseur romain, devra se cacher durant 12 ans et 12 mois (soit 12 +12 = 24, faisant allusion aux 24 000 étudiants trépassés) dans une grotte non loin de Mérone avec son fils Rabbi Eléazar, pour échapper à la peine de mort décrétée uniquement contre Rabbi Chimon par le gouverneur romain de l’époque.

Effectivement, bien que les propos de Rabbi Chimon ne s’adressaient qu’à Rabbi Yéhouda bar Ilaï et Rabbi Yossi bar Halafta, non loin de là un Guer tochav du nom de Rabbi Yéhouda ben guérim en fut témoin et rapporta cette conversation auprès du plus grand nombre, y compris Arminélos le mécréant qui n’hésita point à dénoncer Rabbi Chimon bar Yohaï auprès du gouverneur en place.
Un grand nombre de miracles maintiendront en vie Rabbi Chimon et son fils dans la grotte, et comme le rapporte Rabbi Chimon dans le Zohar, c’est par le mérite de son maître et de ses compagnons d’études que durant ces 13 années Eliahou hanavi lui-même se dévoilera à lui et son fils pour leur enseigner les secrets de la Torah, puis de ce fait, par la même, palier à la perte des 24 000 élèves.
Ainsi, chaque année passée dans la grotte permettait la réparation des âmes de 2000 élèves défunts lors de l’épidémie et à la sublimation des enseignements oraux. Cela n’aurait point été possible sans l’étude constante de ses quatre autres camarades à la même époque et tout cela, bien-sûr, par le mérite de Rabbi Akiva.
Rabbi Chimon apprit au bout de 12 ans par Eliahou hanavi la mort de César, annulant toutes peines de mort décrétées sous son règne, le jour de Lag baomer. Cependant, lorsque Rabbi Chimon et son fils, faisant preuve de peu d’indulgence, constatèrent que les hommes délaissèrent l’étude toraïque pour travailler la terre, brulaient d’un feu céleste tout ce qui croisait leur regard.
C’est ainsi que D.ieu leur ordonna de retourner une année de plus dans la grotte. Un total de treize années pour faire allusion à l’importance de l’amour de son prochain, clef de notre unité et de notre union avec le Créateur unique.
Effectivement, la guématria (valeur numérique) de « ahava » (amour) ainsi que de « é’had » (chiffre 1 représentant l’unité et le D.ieu unique) est le nombre 13.De ce fait, 12 mois plus tard jour pour jour à la date de Lag baomer, les deux tsadikim furent autorisés à sortir de la grotte, marquant ainsi la fin du petit exil de Rachbi et le début de l’enseignement des secrets de la Torah, le Zohar, auprès des grands maîtres d’Israël. Rabbi Chimon n’aura de cesse d’enseigner jusqu’au jour de son départ, une fois de plus, le jour de Lag baomer.

Et tel qu’il est rapporté dans le Talmud et la « idra zouta » du Zohar, un feu magnifique résidait dans toute la maison de Rabbi Chimon au moment de son décès, un feu brillant, éclatant qui ne brûlait pas, le feu de la sainteté, le feu de la Torah, le feu du Zohar.

En fait, cette date symbolise la réparation de la rigueur divine (midat ha-din) par la miséricorde divine. Il est effectivement enseigné dans le Talmud ainsi que dans la Kabala que chaque point cardinal en Israël représente un attribut divin.

Ainsi, le sud d’Israël est placé sous le sigle de la miséricorde, raison pour laquelle Rabbi Akiva décida d’enseigner à ses nouveaux élèves dans le sud du pays, et le nord est sous le sigle de la rigueur, raison pour laquelle les premiers 24 000 élèves ont eu pour seule épreuve de surmonter leur rigueur à outrance en s’aimant les uns, les autres.

Ainsi, Rabbi Chimon demeurant 13 ans dans une grotte dans le nord du pays en y étudiant avec son fils Rabbi Eléazar contre lequel aucune sentence n’avait été prononcée, mais ce dernier se refusant tout simplement de se priver de l’enseignement paternel, se basant sur l’étude avec son maître Rabbi Akiva et ses camarades, décida de s’infliger les souffrances de la grotte pour l’élévation de la Torah.

De l’amour dont fit preuve le fils pour son père et la Torah, la pierre angulaire de la réparation de la rigueur divine fut posée a jamais. Tel que le rapporte le Ram’hal, c’est par le mérite de l’étude du Zohar que le dévoilement messianique se fera car cette étude constitue la clef de l’équilibre des attributs divins au sein du peuple de la terre promise.

En effet, cet enseignement est la base de la réparation de nos propres attributs qui sont tous d’origine divine. Une étude que l’on qualifie plus communément de « Tikoune ha-midot » (réparation des attributs), base de la morale juive.

Ceci expliquant le premier enseignement de Rabbi Akiva à ses cinq disciples dans le sud du pays (sous le sigle de la miséricorde) : « Tu aimeras ton prochain comme toi-même, c’est une règle fondamentale de la Torah », sans cela l’homme ne peut comprendre la Torah, l’acquérir et la mettre en pratique de façon concrète, c’est le secret pour comprendre le sens profond du judaïsme, de sa Torah.

Ainsi par ce calcul géo spirituel, Rabbi Akiva sauva le judaïsme et permit le dévoilement des secrets de la Torah par ses élèves et plus particulièrement par Rabbi Chimon et son fils Rabbi Eléazar.

De ce fait les habitants du nord du pays avaient pour habitude de célébrer le jour de Lag baomer, en souvenir non seulement de Rabbi Chimon mais de surcroît de Rabbi Akiva et de ses quatre autres élèves, et une place d’honneur était souligné quant à la détermination et l’amour de la Torah de Rabbi Eléazar fils de Rachbi.

Sans oublier que lorsqu’un grand maître décède, laissant derrière lui un grand nombre d’enseignements et d’élèves, il contribue à la louange de l’Eternel par son abnégation dans ce monde matériel pour s’unir avec le divin. D’où le terme hiloula ayant pour racine halel (louange). Ainsi, nous nous réjouissons littéralement du mariage entre D.ieu et le tsadik et de l’enseignement étant le fruit de cette union.

Ainsi, Lag baomer vient redorer le blason de cette période du omer étant à l’origine une période de fêtes, une date divinement décidée pour le renforcement de la loi orale pour mieux nous aider à nous préparer au don de celle-ci à Chavouot.

Une date à laquelle nous célébrons l’enseignement oral et ses secrets. Une date à laquelle nous devons prendre sur nous de recevoir et de se renforcer dans l’enseignement oral afin de sanctifier le nom de l’Eternel pour nous et nos descendants pour faire de ces derniers, nos élèves, gardiens de notre judaïsme.

Un moment de notre histoire venant célébrer une promotion exceptionnelle de grands maîtres ayant laissé derrière eux, malgré les épreuves et l’adversité, des myriades de disciples dont nous faisons partie.

Un instant circonstanciel où il est bon de se rappeler que nous ne sommes qu’un seul peuple et qu’il est de notre devoir de tout faire pour le rester en surmontant l’épreuve de la rigueur, la jalousie, la médisance, la diffamation et l’intolérance.

Alors oui dansons, en souvenir de nos ancêtres, autour de feux de Bengale symbolisant l’union d’un seul et même peuple s’émancipant du joug matériel à travers l’enseignement de la Torah, seul garant de notre union en tant que nation. Des feux s’allumant en ce jour aux quatre coins du monde à travers nos communautés pour se rappeler de ce feux brillant, éclatant, un feu qui ne brûle point mais qui anime nos âmes.

Le feu du Zohar, le feu de la Torah.En effet, cet enseignement est la base de la réparation de nos propres attributs qui sont tous d’origine divine. Une étude que l’on qualifie plus communément de « Tikoune ha-midot » (réparation des attributs), base de la morale juive.

Ceci expliquant le premier enseignement de Rabbi Akiva à ses cinq disciples dans le sud du pays (sous le sigle de la miséricorde) : « Tu aimeras ton prochain comme toi-même, c’est une règle fondamentale de la Torah », sans cela l’homme ne peut comprendre la Torah, l’acquérir et la mettre en pratique de façon concrète, c’est le secret pour comprendre le sens profond du judaïsme, de sa Torah.

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